zone à risque
Ce n'est pas le tremblement de terre qui a cassé l'aiguille de la maman de la poisson, mais plutôt son inattention...
Ce soir là, elle a senti son petit fauteuil osciller... elle s'est demandée si elle ne rêvait pas... si sa pauvre petite bière l'avait plus que pertubée ou si son petit balcon n'était pas en train de se décrocher... puis elle s'est laissée balancer, tout en réfléchissant et a continué de farniente le nez en l'air avec le soir qui tombait... ce n'est que le matin qu'elle a réalisé qu'elle avait ressenti la secousse d'un tremblement de terre... elle habite en bord de mer... sur une zone sismique... elle avait bien souri lors de la signature chez le notaire en juillet dernier... elle habitait une zone à risque... après ce qu'elle venait de vivre, plus rien de l'effrayait... seul le petit balancement d'un soir d'été est venu lui rappeller que la nature est si vivante... l'homme si petit...
Ce n'est aussi que le matin, en attrapant son tricot, qu'elle a découvert son aiguille cassée... à force de le laisser trainer au sol... de le piétiner... cela ne pouvait qu'arriver... c'est pourtant la deuxième fois... alors elle ne s'est pas découragée et a recollé le petit bout de bois... tout en patientant une bonne journée, elle s'est promis de ne plus laissé son ouvrage à terre... mais de le poser délicatement sur une table...
Le tourniquet à laine a été sollicité... le châle de sa crevette est reparti... la maman poisson a un objectif... trois en-cours à finir durant cette période de solitude... tout en vivant au rythme de son corps et de son p'tit boulot...